Connaître le territoire et apprendre à respecter la biodiversité.
En raison de la variété des écosystèmes forestiers et aquatiques présents sur son territoire et grâce à un climat plus doux que la moyenne québécoise, l’Outaouais présente une grande diversité d’espèces. Plusieurs d’entres-elles (environ 50 espèces fauniques) sont en péril et certaines ne sont trouvées nulle part ailleurs au Québec. Les espèces en péril sont les espèces végétales et animales qui risquent de disparaître de la planète à l’état sauvage. Ces espèces sont particulièrement vulnérables aux changements climatiques et aux autres pressions qu’elles subissent.
Les principales menaces aux espèces en péril dans la région sont la modification ou la destruction des habitats, la mortalité routière et le dérangement d’origine anthropique. Des caractéristiques comme une répartition restreinte, leur faible capacité de dispersion ou leur faible taux de recrutement les rendent également plus sensibles à ces pressions. Certaines populations de ces espèces sont toutefois parmi les plus en santé au Québec, certaines étant même qualifiées de réservoirs pour le reste de la province. Il est donc très important de connaître les espèces en péril qui nous entourent et de mettre en œuvre des actions pour permettre la survie des ces espèces à long terme.
PARCE QUE L’ON PEUT ENCORE INVERSER LES DOMMAGES!
Malgré les nombreuses menaces qui pèsent sur ses espèces en péril, l’Outaouais comporte encore des milieux naturels de grande valeur et riches en biodiversité. Lorsque la présence d’espèces en péril est confirmée à un endroit, l’acquisition de connaissances et la mise en place de mesures de conservation sont souhaitées. L’acquisition de connaissances permet de mieux planifier la conservation de ces espèces et de leurs habitats en tenant compte de leurs besoins en matière de connectivité au sein de leurs aires de répartition actuelles et futures. Une documentation accrue des habitats potentiels en périphérie des occurrences connues des espèces permet d’améliorer la couverture spatiale des efforts de protection, ce qui contribue à :
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Augmenter la résilience des populations et faciliter leur capacité d’adaptation aux changements climatiques.
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Fournir des données et évaluer les besoins de conservation à plus long terme en tenant compte de l’effet des changements climatiques sur les espèces et leurs habitats.
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Intégrer les zones d’occurrence des espèces, les voies migratoires et les habitats assurant la connectivité entre les occurrences à la planification des corridors écologiques dans la région.
Plusieurs organismes et acteurs sont impliqués dans la protection des espèces en péril. Le CREDDO fait sa part en mobilisant les parties prenantes et les citoyens, en réalisant des inventaires d’habitats et de populations ainsi qu’en mettant en place des aménagements.
NOUS SURVEILLONS DES ESPÈCES EN OUTAOUAIS
Redécouvrez la vie qui s’agite, partout autour de nous.
- Liste des espèces observées par les équipes du CREDDO à ce jour -
Il s’agit de la plus terrestre des tortues d’eau douce du Québec. Bien qu’elle vive dans les rivières sinueuses, elle passe aussi beaucoup de temps sur la terre ferme. Ses déplacements entre ces milieux la poussent à traverser des routes, ce qui la rend vulnérable aux collisions avec les véhicules.
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Sa carapace est plutôt plate et d’une couleur brunâtre tirant parfois sur le gris. Les anneaux de croissance concentriques de chaque écaille ont une allure sculptée et pyramidale. Son plastron est jaune et chaque écaille porte une tache noire au bord externe. Le cou et les pattes sont de couleur orangée, trait distinctif permettant de la reconnaître, alors que le reste de la peau est généralement brun foncé à noir. Les pattes sont faiblement palmées avec de fortes griffes.
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La tortue des bois vit exclusivement dans le nord‑est de l’Amérique du Nord. Au Canada, cette espèce se trouve au sud de l’Ontario jusqu’à la Nouvelle‑Écosse. Au Québec, elle est présente dans plusieurs régions situées au sud du 49e parallèle, de part et d’autre du fleuve Saint‑Laurent. Bien que la tortue des bois soit la plus terrestre des tortues d’eau douce du Québec, elle demeure néanmoins une tortue semi-aquatique. Elle s’éloigne rarement à plus de 200 m d’un cours d’eau et utilise le milieu aquatique tout au long de l’année. Elle fréquente généralement les cours d’eau de taille moyenne dont le fond est constitué de sable ou de gravier. Elle préfère les cours d’eau limpides et méandreux à débit lent ou modéré. La tortue des bois pond généralement sur les berges de sable ou de gravier sableux, ou encore sur des sites artificiels, comme les bords de routes et de chemins de fer, ainsi que dans les gravières. En milieu terrestre, on la retrouve souvent dans les aulnaies.
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VULNÉRABLEEn 2018, le nombre de populations de tortues des bois était estimé à 119 pour l’ensemble du Québec. Cependant, plusieurs d’entre elles sont très peu documentées. En l’absence de mesures de protection renforcées, le déclin des populations de cette espèce risque de continuer pour au moins le quart des populations connues. Toutefois, il est difficile d’en estimer les chances de survie à moyen terme.
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• Les routes ou les chemins forestiers, qui peuvent entraîner des collisions avec un véhicule auprès des tortues adultes;
• Les activités agricoles (notamment la fauche des champs), les opérations forestières ou l’exploitation des gravières et sablières, qui peuvent causer la mort des femelles venues pondre leurs œufs;
• La perte, la modification ou la fragmentation des habitats liés au développement industriel, résidentiel et agricole;
• Les prédateurs, dont le raton laveur, la mouffette et le renard, principalement pour les populations près des zones habitées;
• La collecte, la garde en captivité et le commerce illégal.
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Le plus vieux fossile de tortue des bois date de 6 millions d’années. Il s’agit d’une carapace presque complète d’un male adulte. Elle date de l’époque du Miocène et fut découverte au Nebraska.
La rainette faux-grillon de l’Ouest est une petite grenouille (1g en moyenne) munie de ventouses au bout des doigts et d’une rayure latérale qui se prolonge des narines jusqu'à la cavité tympanique en passant par les yeux. Elle est la première à chanter au printemps.
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Sa couleur varie du gris pâle au brun foncé ou parfois au vert olive. Le ventre et les côtés sont blanchâtres. Une bande latérale foncée est visible du museau à l’aine, en traversant l’œil. Une ligne pâle sur la lèvre supérieure et trois larges lignes longitudinales plus sombres sur le dos peuvent être observées. Sa peau est légèrement granuleuse.
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La rainette faux-grillon de l’Ouest vit uniquement en Amérique du Nord. Au Canada, elle se trouve seulement dans les basses terres du sud de l’Ontario et du sud du Québec. Au Québec, elle est présente en Outaouais et en Montérégie. La rainette faux-grillon de l’Ouest fréquente les clairières, les prairies humides, les friches, les plantations d’arbustes humides et les milieux agricoles de faible intensité (ex. : cultures de foin ou pâturages). Ces habitats doivent comprendre des milieux humides qui s’assèchent en été, comme des marais, des marécages et des fossés de drainage.
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MENACÉEDans les années 1950, la rainette faux-grillon de l’Ouest était abondante, commune et largement répartie en Montérégie. Elle était observée de la vallée de l’Outaouais jusqu’aux contreforts des Appalaches et à l’ouest de la rivière Richelieu. Depuis, l’espèce a subi un déclin important. Les experts estiment que plus de 15 % des sites de reproduction de la Montérégie et 30 % de ceux de l’Outaouais ont été détruits entre 2004 et 2009.
En l'absence de mesures de protection renforcées, le déclin de l’espèce risque de se poursuivre. D’autre part, l’état de situation de la rainette faux-grillon de l’Ouest laisse croire que moins du quart des populations seraient capables de survivre à moyen terme si les conditions actuelles sont maintenues.
Des analyses génétiques laissent supposer que les rainettes faux-grillon du Québec et certaines populations de l’Ontario appartiennent à une autre espèce, à savoir la rainette faux-grillon boréale (Pseudacris maculata), mais ces résultats ont récemment été contestés. Peu importe la conclusion à venir, la situation des populations de rainettes faux-grillon reste précaire au Québec.
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• La destruction, la dégradation et la fragmentation de son habitat, notamment à cause de l’urbanisation et l’intensification de l’agriculture;
• La modification de l’écoulement naturel de l’eau par les barrages de castor ou le drainage;
• Les espèces exotiques envahissantes, dont le nerprun cathartique , une plante néfaste pour les têtards (par la production d’émodine);
• Les fertilisants et les pesticides.
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La rainette est petite. Enfin, dire qu’elle est petite est un euphémisme puisqu’elle ne mesure, en moyenne, que 2,5 cm, ce qui n’est pas plus gros qu’une pièce de 2 $! Il s’agit là de l’une des grenouilles les plus petites du Québec!
Ce petit amphibien se distingue par ses quatre orteils. La plupart de ses congénères en comptent cinq. La salamandre à quatre orteils n’a pas de poumons ni de branchies : sa peau perméable à l’air et à l’eau lui permet de respirer.
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Les pattes arrière comptent quatre orteils.
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La salamandre à quatre orteils fréquente les marécages à sphaigne, les tourbières, les rives herbeuses des étangs et les forêts riches en mousse. Elle vit cachée dans la mousse, dans les troncs en décomposition, sous les pierres ou dans la litière humide. Elle hiberne en milieux terrestres en s’enfouissant dans des crevasses et des trous, à l’abri du gel. Elle se retrouve alors en groupe ou avec d’autres espèces de salamandres. Répartition
La salamandre à quatre orteils est présente dans l’est de l’Amérique du Nord. Elle est observable au Nouveau-Brunswick, en Nouvelle-Écosse ainsi que dans certains États américains. Au Québec, l’espèce a été observée de la Montérégie jusque dans la région de la Chaudière-Appalaches au sud du fleuve Saint-Laurent. Au nord du fleuve, l’espèce est présente de l’Outaouais jusqu’à la région de la Capitale-Nationale.
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SUSCEPTIBLE D’ÊTRE DÉSIGNÉE COMME MENACÉE OU VULNÉRABLEPeu de renseignements sont disponibles pour définir la tendance des populations de salamandres à quatre orteils au Québec. Malgré les observations des dernières années, sa situation est incertaine, car les sites qu’elle fréquente sont isolés et présentent de faibles superficies d’habitats propices à son maintien. De plus, certains sites connus de l’espèce ont été détruits au profit du développement urbain.
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• L’étalement urbain et l’exploitation de tourbières pour la production de tourbe ou de canneberge qui occasionnent la fragmentation et la perte d’habitats;
• L’exploitation forestière, entre autres par l’ouverture du couvert forestier qui diminue le taux d’humidité dans le sol et par la compaction des sols par le passage de la machinerie qui perturbe les conditions de drainage du sol.
• Comme elle respire seulement par la peau, la salamandre à quatre orteils est particulièrement sensible à toute modification ou détérioration de son habitat. De plus, elle ne tolère pas les milieux secs.
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Les salamandres ont trois moyens de défense contre les prédateurs éventuels. La première méthode consiste à perdre leur queue afin de créer une distraction. Tandis que la queue continue de se tortiller, la salamandre peut prendre la fuite. La deuxième méthode est de « faire le mort », et la troisième est de se rouler en boule avec la queue sur le dos. Comme la queue est plus pâle que le dos, elle attire l’œil du prédateur. Leur queue pouvant se régénérer, les salamandres peuvent alors s’enfuir avec la vie sauve.
Citoyenne presque exclusivement de la région de l’Outaouais, cette tortue d’eau douce fréquente les habitats aquatiques et peut parcourir plusieurs centaines de mètres en milieu terrestre pour passer d’un milieu humide à un autre. On la trouve principalement dans la région des Grands-Lacs. Elle peut vivre jusqu’à 90 ans. Sa présence est fortement associée aux barrages de castors.
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Généralement noire, sa carapace est très bombée, parsemée de petites mouchetures variant de brun à jaune, d’où son nom, et de lignes jaunes plutôt discrètes. Sa gorge et son menton sont de couleur jaune vif et constituent un trait distinctif pour identifier l’espèce. Le plastron, jaune avec des taches noires, est muni d’une charnière entre les écailles pectorales et abdominales, ce qui permet à la tortue de fermer la portion antérieure de sa carapace.
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La tortue mouchetée vit uniquement en Amérique du Nord, dans une région centrée sur les Grands Lacs. Au Canada, elle est présente seulement dans le sud de l’Ontario et à quelques endroits au Québec. Selon l’état actuel des connaissances, sa répartition au Québec se limite à une seule population, soit celle de la vallée de l’Outaouais et du parc de la Gatineau.
La tortue mouchetée est une espèce surtout aquatique. Elle fréquente les marécages, les étangs, les lacs peu profonds et les terrains inondés. Cette espèce se trouve souvent dans des marais où la végétation aquatique et la matière organique abondent. La présence de tortues mouchetées est souvent associée aux milieux humides formés par une succession de barrages de castors. Les habitats calmes recouverts de lentilles d’eau sont ses habitats de prédilection.
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MENACÉEEn 2020, les populations de tortues mouchetées étaient estimées à 21 pour l’ensemble du Québec. Cependant, certaines d’entre elles sont très peu documentées. Aussi, on ignore si les observations isolées recensées entre 2014 et 2018 dans les régions de la Montérégie, de l’Outaouais, de Lanaudière et de l’Abitibi‑Témiscamingue constituent de véritables populations. Il est possible que d’autres populations de tortues mouchetées soient présentes au Québec dans des secteurs où peu d’efforts d’échantillonnage ont été déployés.
En absence de mesures de protection renforcées, le déclin de cette espèce risque de continuer pour environ le quart des populations connues. Toutefois, il est difficile d’en estimer les chances de survie à moyen terme.
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• Le démantèlement non autorisé des barrages de castor provoquant la perte d’habitat propice à l’espèce ainsi que la mort des individus durant l’hiver due à l’assèchement des étangs et des marais;
• La fragmentation et la perte d’habitats, notamment par la construction de routes;
• Les routes, les chemins forestiers et les automobiles, qui peuvent causer la mort des femelles lors de leur déplacement vers leurs sites de ponte;
• L’assèchement des étangs et des marais à des fins industrielles, agricoles ou résidentielles;
• La capture pour la garde en captivité ou le commerce illégal.
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Les yeux de la tortue mouchetée sont sur le dessus de la tête. Lorsque l’on voit seulement sa tête qui émerge de l’eau, elle peut facilement être confondue avec une grenouille verte (Lithobates clamitans) ou un ouaouaron (Lithobates catesbeianus).
LE CREDDO AGIT POUR LA PRÉSERVATION DES ESPÈCES
Redécouvrez la vie qui s’agite, partout autour de nous.
- Liste des actions développées par les équipes du CREDDO (avec ses partenaires) à ce jour -
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• Inventaire des populations en 2022, 2023 et 2024.
• Inventaire des menaces dans l’habitat de la tortue des bois.
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• Inventaire des populations en 2023 et 2024.
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• Inventaire des populations en 2023 et 2024.
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• L’Université du Québec en Outaouais (UQO) a réalisé des inventaires d’ADN environnemental en 2023 (Partenariat avec le CREDDO)
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• Initiation d’un projet d’atténuation de la mortalité routière en 2024.
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• Initiation d’un projet d’atténuation de la mortalité routière en 2024.
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• Pose de panneaux de signalisation et d’interprétation sur certains chemins forestiers traversant l’habitat de la tortue des bois.
• Communications sur nos réseaux sociaux.
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• Participation à l’initiative de diffusion des connaissances sur la rainette faux-grillon et ses habitats.
• Communications sur nos réseaux sociaux et réalisation d’un reportage en 2024 (à venir).
© Cénédra Poulin, Steven Monteaud, Dominique Lavoie, Anne Budge